Les tournois no-limit
La popularité des tournois Hold’em no-limit croît à une vitesse formidable. Grâce au WSOP (World Series of Poker) et au World Poker Tour, ces tournois attirent des gens qui jouent en espérant gagner gros. En faite, la variante « tournoi » Hold’em no-limit prédomine (ce qui m’attriste – je préfère les jeux Hold’em no-limit variante « ring game »).
Tandis que les jeux Hold’em no-limit ring games causent très peu de soucis aux bons joueurs (je gagne entre 80 et 90% du temps), les tournois Hold’em no-limit sont imprévisibles parce que tout les jetons sont misés au preflop ou tout a fait à la fin. Par exemple, une bataille entre AK et une paire fermée se voit très souvent vers la fin d’un tournoi no-limit.
Je ne dis pas que vous devez évitez les tournoi no-limit, mais ne pensez pas qu’une bonne maîtrise du jeu suffira. Les mots célèbres de Rounders, « Les mêmes cinq joueurs arrivent à la table finale année après année au WSOP » sont complètement faux. Il faut être chanceux pour gagner un tournoi no-limit parce que, pour en arriver là, il vous aura fallu gagner une majorité de batailles ou vos chances n’étaient que de 50%.
La stratégie
Fini avec mon avis du no-limit ! Au point de vue stratégie, les tournois no-limit sont bien différents des no-limit ring games. Vous ne pouvez pas bluffer autant parce que les tapis sont trop petits relativement au pot. En plus, les pertes possibles d’un bluff excèdent les gains, donc le bluff perd beaucoup de sa valeur.
Vous êtes peut-être perdus. Disons que vous bluffez 1000 jetons avec un pot de 1000 et vous pensez que vos chances de gagner sont entre 50 et 60%. Beaucoup de gens pensent qu’il faut prendre le risque. Malheureusement, ces 1000 jetons que vous espérez gagner ne valent pas les 1000 jetons que vous risquez de perdre. Si votre tapis est de 2000, tomber à 1000 représente un plus gros changement que de se retrouver à 3000. Les 1000 jetons ne représentent pas de l’argent. En ce qui concerne l’argent, soit vous perdez tous vos jetons, soit vous les gagnez tous (perdre tout est plus important parce que vous gagnez quand même un prix si vous perdez tout vers la fin du tournoi). Perdre 1000 jetons vous force presque à la défaite, mais gagner 1000 jetons ne vous aide pas à gagner.
Ceci dit, il ne faut pas penser qu’on puisse simplement passer et espérer gagner. Le coup des blinds prendra votre tapis à toute vitesse. Il faut gagner des pots pour ne pas être éliminé. Vers la fin du tournoi, vous pouvez commencer à penser à gagner des pots pour gagner le tournoi. Par contre, la plupart du temps il faut gagner des pots pour ne pas perdre !
Donc, dans les premiers stages du tournoi, vous devez éviter de trop tenter le diable. En général, la récompense ne vaut pas le risque. Si vous pouvez suivre au flop pour peu de jetons et si vous avez un suited connector ou si quelqu’un mise « tapis » au preflop et si vous avez AA, allez-y. Par contre, ne bluffez pas « tapis. » Au début, vous voulez gagner un gros pot par ci par là quand vous avez la meilleure main. Ciblez un mauvais joueur et profitez-en.
Au milieu du tournoi, il faut changer de stratégie. Comme les blinds augmentent de taille, voler les blinds vous permettra de rester en vie. Ici, l’idée du ‘trou’ devient plus importante. Relancer avec l’espoir de voler le blind demande une main nettement plus faible que d’habitude, mais une main plus forte que d’habitude pour suivre. Ces étapes intermédiaires introduisent un nouveau concept : « survivre ».
Donc, pendant les étapes intermédiaires, vous ne cherchez qu’à survivre et à augmenter votre tapis petit à petit. Vous voulez éviter la confrontation quand vous n’avez pas la meilleure main et prendre quelques pots sans polémique.
Par contre, si vous avez un tapis moyen ou gros, vous allez cherchez à profiter de cette stratégie des autres qui est de survivre. Prenez le contrôle en relançant fréquemment et en forçant vos adversaires à miser « tapis ». Après tout, s’ils misent « tapis », ils risquent de tout perdre mais vous pouvez perdre et rester dans le jeu. Par contre, ne faites pas trop ça. Volez quelques pots, mais ne soyez pas transparent au point qu’on commence à vous suivre avec une paire forte. Ne faites pas ça contre des mauvais joueurs. Ils vous suivront tout le temps.
Vers la fin du tournoi, la chance devient très importante. Souvent, les blinds sont tellement élevées qu’un joueur avec un petit ou moyen tapis commence à miser « tapis » au preflop. En général, quand vous misez « tapis », il faut au moins avoir un As appuyé par une bonne carte ou une paire fermée. Si vous avez un As appuyé par une bonne carte, vous avez l’avantage par rapport à toutes paires non-cachées. Si vous avez une paire cachée, vous avez un petit avantage par rapport à toutes paires non-fermées et un énorme avantage/désavantage par rapport aux autres paires fermées (selon leurs tailles).
En général, si vous avez une de ces mains marginales, il vaut mieux tout miser au preflop. Quand vous avez un petit tapis, vous ne pouvez pas vous permettre de perdre à cause des blinds. Quand le flop vient, ça ne sera probablement pas parfait. En misant tout au preflop, vous avez la possibilité de voler les blinds et vous évitez d’être éliminé à cause des blinds.